Notre-Dame du Val Info Mai 2020
EDITO
Sur le seuil, intensément
Dans le courant de ce mois de mai, depuis le lundi 11 et dans les semaines qui suivront, nous allons nous placer sur le seuil.
Personnellement, nous allons reprendre des chemins connus, laissés depuis 8 semaines : chemin du travail, chemin du marché, chemins de l’école, puis du collège et du lycée, chemins de salutations, chemins de détente et de loisir, chemins familiaux.
Pour moi, comme pour beaucoup d’entre nous, ce chemin qui nous fera passer le seuil de notre lieu de confinement, aura le goût de la nouveauté. Si le chemin n’aura pas beaucoup changé, nous, ceux qui y marchent, nous aurons changé.
Pendant plusieurs semaines, le temps de nous réhabituer, nous allons passer le seuil en sortant le matin, et en rentrant le soir, avec plein de questions : « Vais-je transmettre un virus dont je suis asymptomatique ? », « vais-je croiser des personnes porteuses ? », « vais-je risquer, pour moi-même ou pour mes proches, de relancer une autre vague ? », « mon entreprise, mon commerce, ma commune, mon école et mon collège, sont-ils prêts ? », « Des personnes de mon entourage, ou moi-même, allons-nous devoir vivre avec moins ? »
Avec ces questions, nous franchirons le seuil avec une intensité émotionnelle augmentée. Parfois avec de la crainte, souvent avec du courage, et avec de la détermination toujours.
Mais nous serons devancés, et, je le crois, rassurés, par ceux qui au cours de ces 8 semaines n’ont pas cessé de traverser le seuil de leur « chez soi », afin d’accomplir leur tâche « pour les autres ». Et ce sont nos éboueurs, nos caissières, nos personnels soignants, et ceux des services funéraires, nos enseignants, nos chauffeurs de transports en communs, nos agents de services à la personne, nos journalistes, les bénévoles des services humanitaires dont le Secours Catholique de Bussy, nos forces de sécurité, qui nous rassureront : « Nous avons tenu alors que vous faisiez l’effort de rester chez vous. Continuons ce combat commun, nous diront-ils silencieusement ».
Nous serons aussi devancés par le Christ, Lui qui, nous dit le Nouveau Testament : « Se tient à la porte, sur le seuil, et frappe doucement. Et attend qu’on lui ouvre » (Ap 3,20).
C’est bien le Christ qui est sur le seuil et qui nous vient en aide pour sortir et revenir dans la paix de son Esprit, tout en respectant les règles communes de la sécurité de notre prochain.
En ce temps de redéploiement de nos activités, progressivement et à notre rythme à chacun selon nos fragilités, nous savons que la société de notre temps attend des chrétiens d’être comme leur maître, Jésus. Être de ceux qui se tiennent sur le seuil, et savent redonner autant confiance à ceux qui sont encore à l’intérieur que confiance à ceux qu’ils rencontreront à l’extérieur.
Nos frères et sœurs des équipes des funérailles nous racontent dans ce numéro comment ils ont assuré ce témoignage de confiance entre les familles et la paroisse. Des professionnels de santé, croyants, nous partagent leur regard sur cette pandémie. Une fiche de lecture sur un ouvrage à propos du « Livre de Job » (lui qui, dans la Bible, survécut aux épidémies) nous éclairera. Les réalisations des enfants nous redonneront enfin le sourire.
A la lecture de ces récits, que ce numéro de « Notre Dame du Seuil du Val » suscite en nous la même confiance prudente pour reprendre vie avec nos frères, peu à peu, à distance, avec retenue, mais fraternellement et intensément.
Père Michel Besse
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ACTUALITE
Témoignage - Choisir avec confiance le chemin de service
Par Patrick Mannier
Voici le témoignage de Thuy-Ha Tran-Minh, jeune médecin de notre paroisse, recueilli par Patrick Mannier. Merci pour ce vivant témoignage, qui nous rappelle à notre condition mais aussi que le salut de Pâques réclame aussi notre participation, petite ou grande !
Face à cette crise sanitaire et toutes les souffrances qui en découlent, c’est mon rapport à l’autre, dans mon rôle de soignant hospitalier, qui a été en premier lieu questionné. Comme un rappel aux essentiels de ma relation aux patients, à leurs familles, à mes collègues.
Dans ce contexte, il m’est rappelé que ce qui importe c’est d’accompagner les patients, atteints de covid ou non, de leur accorder du temps, de la présence. Tous évoquent la souffrance de ne pas recevoir la visite de leurs proches, ni même de bénévoles. Il reste bien sûr, les appels téléphoniques voire même les appels vidéos. Mais l’absence physique des familles est marquante. Alors une présence bienveillante d’un soignant, quelle que soit sa fonction, devient nécessaire. Je constate ainsi, que nous passons tous, inconsciemment, bien plus de temps dans chaque chambre de patient. Nos présences ne remplacent évidemment pas la présence des proches.
Tous les mots ont leur importance lorsqu’on ne peut pas voir de ses propres yeux.
Ce qui importe, c’est aussi d’informer les familles qui ne peuvent pas voir leur proche hospitalisé et se faire une idée de leur état de santé. Souvent, ce dernier leur répète inlassablement au téléphone « je vais bien, ne t’inquiète pas » sans plus de détail pour, justement, ne pas les inquiéter. Il nous faut alors leur consacrer du temps et prendre le relais au téléphone pour expliquer la situation. Il ne s’agit pas de dramatiser ni de faussement rassurer, tous les mots ont leur importance lorsqu’on ne peut voir de ses propres yeux.
Ce qui importe, c’est la fraternité au sein du personnel hospitalier. Devant la pénurie de personnel provoquée par la mise en quarantaine de certains d’entre nous, les soignants ont parfois changé de métier au cours des dernières semaines pour venir en renfort. D’autres, n’ont pas hésité à bousculer leurs habitudes de travail pour pallier l’absence d’un collègue malade : troquer un planning de jour contre un planning de nuit, assurer la garde du week-end au pied levé… Je suis admirative de mes collègues qui, tous les jours, redoublent d’efforts au service du malade.
Et moi, dans mon rôle de médecin, je suis rappelée à l’humilité. Sortant de la fac avec une valise de connaissances théoriques et pratiques grâce à quoi on me vantait pouvoir tout affronter, je constate, avec mes confrères, que ce simple virus nous rappelle à notre juste taille, à notre modeste savoir, à notre infime pouvoir sur la vie.
Union, humilité, fraternité
Choisir ! Ce qui importe, c’est choisir le chemin du service. Et lorsqu’on ne semble plus rien maîtriser, choisir la confiance au Père permet d’avancer sans crainte.
Pour finir, j’aimerais vous partager mon histoire de Pâques. Parmi mes patients, il y a cette vaillante dame de 84 ans qui luttait contre le covid-19 depuis 1 mois et demi environ. Après deux échecs de tentatives de sevrage en oxygène, la 3e tentative, le dimanche de Pâques, aura été la bonne. La voici qui respire désormais sans aide et semble s’en sortir à merveille sans apport supplémentaire en oxygène. Débutant sa rééducation depuis, je la confie à vos prières, pour qu’elle puisse retrouver un peu d’autonomie et retourner chez elle sereinement.
Merci pour ce vivant témoignage qui nous rappelle à notre condition mais aussi que le salut de Pâques réclame notre participation, petite ou grande !.
3 questions à : Isabelle Desplanches
Par Patrick Mannier
Isabelle, au coeur de la lutte contre le Covid au centre de Marne et Gondoire en tant que médecin, nous livre son quotidien
Comment vivez vous ce combat au plan spirituel ?
En temps que médecin libéral à Lagny, mon activité a rapidement été réduite et j’ai pu m’engager au centre Covid de Marne et Gondoire, principalement au niveau de la régulation au téléphone. C’est une chance qui m’a été donnée de pouvoir me mettre au service des autres.
Au fil des journées au centre Covid, j’ai surtout été frappée par l’angoisse des malades, leur isolement face à la maladie. Ma mission était médicale : analyser leurs symptômes, déceler des facteurs de gravité, les orienter selon leur situation, mais très vite j’ai perçu leur besoin avant tout d’être écoutés, rassurés, accompagnés.
Un soir, en rentrant d’une vacation un peu éprouvante, je me suis sentie touchée par la confiance des patients, leurs remerciements, leurs encouragements.
J’avais pu participer au groupe de réflexion sur la charité lors de l’assemblée synodale en 2018 sur le thème « vivre la charité qui témoigne du Christ ressuscité ».
J’ai alors relu une note de synthèse de nos réunions et ai retenu quelques phrases : « Il ne s’agit pas d’abord d’être des actifs, des «agissants » mais des « agis ». La charité nous évangélise. On reçoit et on donne. On se laisse enrichir ». « L’écoute est un geste de charité : si je ne sais pas écouter, je ne saurai pas donner. Il faut que chacun puisse recevoir, mais aussi donner. Dans cette réciprocité, c’est l’Esprit Saint qui passe. »
Je me suis laissée guider par ces réflexions, accompagnée par l’incroyable richesse des textes, homélies, messes diffusés pendant le carême et la semaine Sainte (merci whatsapp, youtube et autres podcasts !). Alors oui, en donnant un peu, on reçoit tant !
De quelle manière ce combat interroge votre foi ou la fortifie ?
Ce combat, le mien à un faible niveau, mais surtout celui des personnels hospitaliers et d’EHPAD, des infirmières libérales et aidants familiaux, des médecins généralistes engagés au secours des EPHAD, pourrait être source de lassitude ou de découragement. Au fil des semaines, au contraire, j’ai été témoin d’une solidarité croissante parmi les soignants, mais aussi de la part de tant d’anonymes : couturières pour la confection de blouses ou de masques pour le personnel soignant, entreprises fournissant tissus ou casques de protection, mairies distribuant leur stock de gel ou de masques. Bien sûr, tous ne sont pas croyants, mais nous, chrétiens, nous constatons que l’Esprit saint agit au cœur des hommes. Pour nous, chrétiens, il nous a été révélé que cet amour ne vient pas de nous, mais qu’il a une source : nous pouvons témoigner que cette source c’est la charité de Dieu.
A travers cette pandémie mondiale et le combat qu’elle représente pour chacun, nous pouvons tous suivre le Christ : « Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres » (Jean 13).
Alors oui, ce combat de chacun, constaté jour après jour, fortifie ma foi.
Une pensée ?
Je voudrais conclure par une pensée pour les personnes disparues, pour les familles endeuillées qui n’ont pas pu accompagner leur défunt dans ses derniers instants et qui sont dans la peine aujourd’hui, pour les personnels qui ont du faire face à l’échec de leur mission : que tous trouvent la force de continuer à vivre leur combat.
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PAGE des JEUNES
Le potager de Notre Dame du Val
Par le Père Dominique
Vous le voyez, dans l’église Notre Dame du Val, le potager du caté a bien poussé depuis notre dernier bulletin : les fleurs des fraisiers et des tomates commencent à laisser place aux fruits, les céleris rave prennent en taille...
Caté confiné
Par Annick Wilson
Le Christ est vraiment ressuscité, Alléluia ! Durant ce temps pascal, depuis nos lieux de vies, en communion avec les familles, nous continuons à suivre les pas du Ressuscité.
Ainsi au caté, nous entamons la quatrième période avec le module « Viens Esprit Saint ». Depuis le début du confinement nos rencontres se déroulent en conférence téléphonique : ainsi, pour ce module, les « rencontres parents » se sont déroulées du 23 au 25 avril dernier, en quatre séances marquées par des échanges très riches. Librement, chacun a témoigné de sa relation à l’Esprit Saint. Comme le dit le père Dominique, ces temps de partage nous aident à grandir dans la foi .
Concernant les prochaines rencontres « KT enfants », la majorité aura lieu entre le 6 et le 24 mai, par groupe de huit/dix enfants.
En ces temps particuliers, notre regard change, nous réalisons peut-être que : chercher à garder le lien en expérimentant d’autres moyens de rencontre - témoigner de la présence de Dieu dans nos vies par des gestes simples - agir pour sauver des vies, pour répondre aux besoins de première nécessité de ses concitoyens, c’est peut-être le signe que l’on est animé par une présence, poussé par une force discrète, invisible mais bien réelle : l’Esprit, souffle de Vie !.
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VIE PAROISSIALE
En mai nous ne ferons pas ce qu’il nous plaît
Comment notre paroisse va-t-elle vivre le mois de mai, après le confinement, mais avant la possibilité de célébrer de nouveau des messes ?
L’équipe d’animation pastorale s’est réunie en conférence téléphonique le lundi 27 avril. Après avoir fait le point de ce qui a continué à être vécu pour les funérailles, les messes sur You tube, le Secours Catholique, le caté, l’ouverture quotidienne de l’église Notre Dame du Val, nous avons commencé à réfléchir sur les messes futures après le mois de mai, en tenant compte des gestes barrière et des nombreuses contraintes, en particulier de nombre. Nous aurons une nouvelle réunion de l’EAP dont nous vous parlerons sur le site quand nous y verrons plus clair pour préciser tout cela.
En tout cas, pour le mois de mai, l’église Notre Dame du Val restera ouverte tous les jours de 8h à 21h. N’hésitez pas à venir y prier individuellement. Après le 11 mai nous n’aurons pas le droit de réunir plus de 10 personnes, mais cela laisse néanmoins des possibilités de prier à plusieurs en respectant les distances, de se confesser à un prêtre, de mettre des lumignons ou de demander aux prêtres de prier pour une intention lors des messes qu’ils célèbrent chaque jour.
Les messes ou célébrations du dimanche vont continuer sur You Tube, avec une Prière Universelle préparée chaque fois par une famille qui la filme chez elle. Cela permet de montrer qu’on peut prier ensemble en famille !.
LIVRE Un livre à méditer : « Qu'est ce que j'ai fait au Bon Dieu ? Job, la souffrance et nous », par Marie-Noëlle Thabut (Ed. Artège).
Par Jean Dupuis
La Bible nous décrit Job comme un homme parfait et comblé de tous les bonheurs. Mais un jour il est frappé par la ruine, le deuil, et la maladie. Il est réduit à vivre sur un tas de paille, tel un pestiféré !
Sa première réaction est d'élever une plainte contre Dieu : Il clame devant lui son innocence. Il lui rappelle que toute sa vie il a fait le bien, et pas le mal. Or le malheur n'est-il pas la punition de ceux qui font le mal ? Des amis lui reprochent de se prétendre lui-même innocent, et l'invitent à se soumettre à l’épreuve purificatrice pour retrouver les bonnes grâces de Dieu. Mais sûr de son innocence Job persiste dans sa protestation.
Puis, il élargit son regard. Il constate que l'innocence n'est pas un gage de bonheur, et qu'il est inutile de tenir la comptabilité des bonnes et des mauvaises actions. En vrai fils d’Israël il sait que Dieu seul connaît et peut enseigner les mystères de la vie, et que l'on doit lui faire confiance. La foi, la vraie, c'est la confiance en Dieu parce qu’on sait qu'Il nous aime.
Dieu, qui jusqu'ici avait conservé le silence mais n'avait jamais cessé d'écouter Job, va maintenant lui répondre. Comme un père confronté à un adolescent agressif il rétablit la vérité. Il développe longuement les merveilles de son œuvre de Création et il décrit par des images la force de la nature que lui seul peut maîtriser. Job reconnaît alors son ignorance et la puissance de son Dieu, et il retire sa plainte.
Le livre de Job finit bien : Job retrouve la santé et la prospérité, mais c'est surtout un hymne à la confiance et à l'humilité. Job a compris une vérité de base : notre ignorance du mystère du mal et de la souffrance ne nous autorise pas à contester Dieu. Car Dieu le tout Puissant et le très bon ne cesse jamais de nous écouter et de nous accompagner quelles que soient les circonstances (cf l'épisode du buisson ardent dans le livre de l'Exode).
On retrouve ici la conclusion du livre « L'autre Dieu » d'une pasteure protestante, commenté dans ce bulletin par notre amie Nathalie Chevreul - Gonzales : Dieu n'est pas celui qui moyennant une bonne pratique nous garantit une assurance contre le malheur. Il est le Dieu vivant et créateur qui nous invite à défendre la Vie en l'aimant et en aimant notre prochain. (NDV Info, juin 2017).
N'est-ce pas un thème à méditer en cette période de pandémie ?
On peut continuer à donner pour l’Eglise
En ce temps de confinement, on ne se retrouve plus ensemble à l’église pour prier. Il n’y a donc plus d’offrandes au moment de la quête. Mais vous pouvez quand même chaque semaine donner en ligne en cliquant sur la première page du site ou sur le lien suivant :
https://donner.catho77.fr/notredameduval/quetes-et-offrandes-de-messe/~mon-don
Vous pouvez aussi demander une intention de messe pour un proche, pour lequel les Pères Dominique et Michel prieront lors d’une messe qu’ils célèbrent quotidiennement.
Ouverture de l'église de Chanteloup
Durant la période de confinement,
l'église de Chanteloup reste ouverte
tous les week-ends
et les jours fériés
de 10h30 à 18h00.
La semaine Sainte des "p'tits Pouch"
Par Patrick Mannier
C’est en essayant de répondre aux questions de leurs enfants sur le pourquoi de Pâques, que la famille Pouchelle a mis sur pied, et pour l’occasion, une vidéo « pédagogique » Des questions qui peuvent aussi interpeller les grands...Patrick et Isabelle nous expliquent :
« Comment vous est venue cette idée de « Vidéo Pascale » ?
On voulait faire quelque chose pour vivre autrement la semaine sainte, un projet qui implique toute la famille ; c’est venu progressivement car ce challenge nous a paru assez élevé… Mais l’élément déclencheur a sans doute été le père Dominique qui nous a donné le feu vert pour tenter cette action, ce qui nous a motivés d’autant plus. Nous le remercions vraiment ainsi que ceux qui nous ont encouragés à le faire.
Quel a été votre intention ?
Nous voulons faire quelque chose qui donne du sens et des réponses aux questions tout en réfléchissant sur la profondeur des mots utilisés. Nous avons voulu aussi mettre l’accent entre l’ancien et le nouveau testament et ainsi mieux faire comprendre le message de Jésus.
Il faut avouer aussi que cela a été pour nous un prétexte pour bien s’occuper pendant la semaine sainte, ce qui fut un réel plaisir
Dans quelles conditions cette vidéo a-t-elle été réalisée ?
Ça nous a pris du temps mais finalement tout s’est imbriqué avec une certaine facilité : le matin nous lisions les textes avec les enfants qui les ont mis en dessin, Le papa a procédé au montage grâce à un logiciel adapté. Il faut préciser qu’il est professeur d’ancien testament et d’hébreu, ce qui n’est pas négligeable
Le plus facile a été de réaliser la séquence sur le vendredi saint car tout le monde a été très motivé et énergique.
Et quels en sont les bienfaits recueillis ?
Au-delà de l’occupation ludique, nous souhaitions un projet familial ayant du sens, en lien avec l’Eglise. On a rarement du temps pour être tous ensemble et là c’était vraiment l’occasion de le faire et d’apprendre plein de choses même pour nous adultes. Eu égard au contexte, les enfants étaient d’autant plus motivés et pour moi ce fut certainement la plus belle semaine sainte vécue.
Les enfants :« Qu'est-ce que la fresque vous a apporté ? »
- Marie (3 ans) : des bonhommes
- Amélie (6 ans) : j'ai bien aimé faire toute la fresque parce que j'aime Jésus. Ce que j'ai préféré c'est son dernier repas avec ses disciples.
- Lucie (9 ans) : ça m'a apporté du plaisir car j'aime apprendre sur la vie de Jésus. J'ai aimé le faire en famille car on partage les idées.
- Guillaume (12 ans) : j'ai aimé colorier et faire de la peinture (ça change du travail du collège). J'étais content de le faire car je me sentais utile.
Des projets ?
« Ceci ne sera sans doute pas le dernier épisode car nous aimerions aborder l'Ascension puis la Pentecôte. Les enfants, quant à eux, ont déjà des idées pour Noël... »
Voilà en effet une façon adaptée et chrétienne de vivre le confinement et une bien jolie manière de donner un coup de « Pouche » à notre foi, pour éviter qu’elle ne se confine !
> Pour voir ou revoir la vidéo :
https://youtu.be/Mld4XnxFjPs
Un service d’Église perdure malgré le confinement : le service des obsèques.
Par Jean Dupuis
Un témoignage de l’équipe funérailles
En période normale, notre équipe (Anne-Marie Carré, Rosane Gambier, Guilène Jouare, Bernadette Bartholet et Jean Dupuis) assure ce service de la manière suivante : en amont nous préparons la célébration lors d'une réunion avec la famille ; pour la célébration soit nous assistons le prêtre, soit en raison de leur emploi du temps chargé, c'est souvent un membre de l’équipe qui préside la célébration et un autre membre de l'équipe qui l'assiste.
Le confinement n’empêche pas le maintien de ce service. Mais des questions ont du être réglées : comment concilier les directives sanitaires sur les gestes « barrières » et les interdictions de rassemblements de plus de vingt personnes avec les demandes des familles pour lesquelles il serait inconcevable d'inhumer la personne défunte sans une bénédiction religieuse ? Comment les concilier aussi avec notre souci pastoral de faire passer le message d'espérance chrétienne, de bienveillance fraternelle et de proximité missionnaire ?
Je vais essayer d'expliquer ce que nous faisons actuellement, et pour cela je vais rapporter ce qui m'a été dit par les membres de l’équipe.
La préparation de la célébration
La préparation permet de parler de la personne du défunt qui sera évoquée au début de la célébration. Elle vise aussi à choisir avec la famille les lectures, les chants et les intentions de prière.
Désormais cette préparation se fait par téléphone. C'est un changement très important : nous dialoguons avec une seule personne, et nous ne la voyons pas.
Bien sûr ce n'est pas simple :
Anne-Marie : « le contact visuel manque beaucoup ; les regards, les confidences, les gestes peuvent en dire long sur les pensées ».
Rosane abonde dans le même sens : « beaucoup de choses sont dites par le regard. Il est plus facile de se confier à quelqu'un que l'on voit car on peut juger de sa réaction et préciser ou rectifier une formulation incomprise qui a pu blesser. »
Mais une liaison téléphonique bien préparée ne fait pas obstacle à un réel échange :
Anne-Marie : « Le premier contact est toujours positif, les familles sont satisfaites que l'on prenne les choses en main, car elles se sentent très démunies en cette période exceptionnelle où elles n'ont pu accompagner le défunt, et où les pompes funèbres gèrent surtout le côté matériel ... Notre écoute bienveillante les rassure, parce qu'elles vont pouvoir exprimer calmement leur désarroi ou leurs attentes, et aussi parce que l’Église est présente pour accompagner leur défunt même si leur foi n'est pas très marquée. »
Rosane : « Les familles sont conscientes de la difficulté de la situation actuelle ; elles font preuve de beaucoup de compréhension, je n'ai jamais ressenti une animosité. »
Guilène : « les familles sont heureuses que l'on s’intéresse à leur vie, qu'on les écoute et que l'on respecte leur volonté. Elles nous confient leur détresse familiale, les conflits, leur tristesse, très simplement ; nous sommes leurs confidents. »
L’expression de la douleur doit être reçue avec beaucoup de tact :
Rosane : « L'épreuve subie est tellement douloureuse qu'il faut comprendre la violence qui peut parfois s'exprimer ; celle-ci doit être dite, à nous de la recevoir comme un appel ; au fil des échanges tout s'apaise et cela se ressent lors de la célébration. »
Le texte de la présentation du défunt qui sera lu au début de la célébration et le choix des lectures et prières sont fixés en liaison étroite avec la famille. Un premier projet lui est soumis. Il est modifié et enrichi grâce à des échanges de mails. Nous remarquons souvent qu'il sert aussi de motif à un échange en famille.
Rosane : « Pour la présentation du défunt, je souhaite toujours œuvrer dans le respect et la bienveillance en ne choquant ou blessant personne. Autant ne pas rajouter de la douleur à la douleur ».
La célébration
Comme avant le confinement, la bénédiction religieuse est célébrée dans l’église, même si le corps est ensuite enterré au cimetière. Ce n'est que dans des cas exceptionnels que la bénédiction se déroule dans le cimetière.
Ces célébrations sont présidées le plus souvent par un des deux prêtres de la paroisse, avec l'assistance si possible d'un membre de l’équipe ou de la communauté paroissiale. Si les prêtres sont empêchés, la présidence est assurée par Rosane, assistée également d'un membre de l’équipe ou de la communauté.
Dans tous les cas, le nombre de personnes présentes ne doit pas excéder le chiffre de vingt. Souvent ce chiffre n'est même pas atteint. On peut alors inviter plusieurs personnes extérieures à la famille : par exemple des représentants d'organismes ou de mouvements auxquels le défunt appartenait.
La présentation du défunt au début de la cérémonie est un moment précieux de la cérémonie :
Rosane : « Cette présentation rassemble, en quelque sorte, l'assistance autour du défunt ; actuellement, vu le nombre de personnes autorisées, cela peut paraître superflu, mais je pense que c'est très important, comme une offrande de la vie qui s'est arrêtée ».
Les familles sont sensibles au choix des textes :
Anne-Marie : « il est parfois compliqué d'aborder le niveau spirituel et chrétien avec les familles, et je pense qu'il passe plus par les textes, les chants ou les musiques que nous choisissons ou qu'ils choisissent eux-mêmes ; ils se sentent bien impliqués dans la cérémonie. »
Rosane : « lorsqu'il y a une pratique religieuse, l'approche n'est pas la même que s'il s'agit de quelqu'un qui est éloigné de l’Église. Il est par ailleurs primordial de savoir si le défunt était ou non baptisé, non pour stigmatiser mais toujours pour orienter la prière ».
Que pensent les familles de ces célébrations adaptées au confinement ?
Pour les familles, la célébration est un moment précieux : c'est leur dernier moment de présence auprès du défunt.
Anne-Marie : « Les proches ne peuvent plus être présents aux crémations, d'où la difficulté de la séparation quand on sait que lors d'un décès à l’hôpital ou même en maison de retraite, les enfants, l’époux ou l’épouse n'ont pu ni dire au revoir ni accompagner le défunt... La cérémonie de bénédiction est en fait le dernier au revoir avec le défunt. »
Rosane : « En dépit du nombre restreint de participants, je trouve que la participation est plus intense. C'est une démarche familiale et chacun y participe à hauteur de sa foi ou de son engagement, mais toujours jusqu'à présent dans le respect, notamment pour les personnes éloignées de l’Église. C'est comme si un cadeau leur était offert dans ce moment de tristesse, qu'ils apprécient comme tel. »
Les familles sont par ailleurs touchées lorsque nous leur précisons que les prêtres prient pour leur défunt au cours des messes célébrées en privé et que nous ne manquerons pas de les informer dès qu'il sera de nouveau possible de célébrer dans l'église de leur commune.
Après le confinement nous envisagerons de célébrer une messe avec toutes les familles ayant connu un décès dans cette période de confinement qui les a confrontées à des souffrances communes : la séparation brutale d'avec leur défunt, et l'impossibilité de recevoir une expression normale de sympathie. Ce sera une occasion de réconfort et aussi de fraternité. L'idée d'une telle messe séduit les familles auxquelles nous en avons parlé.
Comment vivons-nous ces moments ?
Ce sont des moments d’échanges intenses avec la famille, mais aussi avec le prêtre qui va célébrer. Nous faisons au mieux, mais nous sommes conscients que pour cette mission d’Église nous recevons l'aide de l'Esprit Saint. C'est une aide qui passe notamment par la bonne entente qui s’établit avec nos prêtres et entre nous.
Rosane le souligne : « Dans mon entourage on me demande comment je fais pour vivre cela, toujours à proximité de la douleur et de la peine ; je ne sais pas. Je sens alors comme une force qui me soutient et m'accompagne. C'est sûrement l'Esprit Saint ».
Guilène : « Notre Dieu d'Amour est toujours présent, il console et donne la paix »
Les croix fleuries de Pâques
Par le Père Dominique Fontaine
Lors de la veillée pascale, j’avais proposé que les paroissiens aillent au petit matin de Pâques cueillir autour de chez eux un bouquet de ces petites fleurs des champs qui poussent en ce printemps et qu’ils fleurissent une croix de leur maison, en ce jour où le bois de la croix a refleuri d’une vie nouvelle. En voici quelques unes envoyées par des paroissiens.
Ces fleurs discrètes qu’on ne remarque pas quand on est pressé sont le symbole de tous les humbles gestes de solidarité qui sont vécus en ce temps d’épidémie et de confinement. Ce sont ces gestes qui changent la vie et donnent du sens à ce temps d’épreuve pour tous.
Thérèse de Lisieux écrivait : « Jésus a voulu créer les grands saints qui peuvent être comparés au lys et aux roses, mais il en a créé aussi de plus petits et ceux-ci doivent se contenter d'être des pâquerettes ou des violettes destinées à réjouir les regards du bon Dieu lorsqu'Il les abaisse à ses pieds, la perfection consiste à faire sa volonté, à être ce qu'Il veut que nous soyons. » Un message à méditer pour regarder les autres autour de nous en temps d’épreuve où nous pourrions nous désoler
Fête de Saint Georges en toute simplicité
Par Cong Dong Le
En ce temps de confinement sanitaire, la fête patronale de notre commune Bussy Saint Georges se décline sous une seule forme : un temps de prière à Notre Dame du Val retransmis en direct sur Youtube.
Avant le déferlement inattendu du Covid-19, et c’est déjà une éternité, la fête de Saint Georges est un événement important de la commune. Cela se traduit par de nombreuses activités telles la messe commémorative célébrée à l’église du village, la distribution traditionnelle de la brioche, le dépôt des fleurs à la Croix Saint Georges sans oublier le carnaval pour les jeunes. Le tsunami viral les a toutes balayées, ou presque. En effet, de toutes ces activités, il ne reste qu'une seule qui est la célébration à l’église Notre Dame du Val. Ainsi, présidée par les 2 prêtres de la paroisse, assistée physiquement par le maire, représentant de toute la commune, la cérémonie religieuse est mise en ligne en direct pour le reste de la population. Une famille dont tous les membres sont des scouts assure l’accompagnement musical. Après les prières et la lecture des textes de la Bible, c’est le père Dominique Fontaine qui assure le prêche. Partant du passage de l’évangile sur la tempête, la peur des apôtres et la sérénité affichée par le Christ, le père invoque l’image d’une humanité qui est en proie à une terrible tempête, mais qui reste unie pour ramener la barque vers la rive. Pour ce faire, confiance dans la providence, fraternité entre membres, solidarité pour les démunis sont les maîtres mots. En ce jour de fête où nous célébrons Saint Georges terrassant le dragon, il faut savoir que cette méchante créature existe toujours : c'est la peur, que saint Georges peut nous aider à terrasser. Pensons à cette peur irrationnelle qui pousse certains de nos compatriotes à écrire des lettres anonymes à des soignants pour leur demander de déménager, ou à accuser les migrants et étrangers comme étant à l'origine de tous les maux. Pour combattre vraiment le virus, il faut rassembler notre intelligence, nos ressources sanitaires et sociales ainsi que notre persévérance dans l’observance des gestes qui sauvent. Enfin, en tant que croyants, il faut que nous nous appuyions sur la bienveillance du Seigneur par une prière sincère et incessante de tout instant. D'ailleurs, les représentants d’autres religions, membres de l’association de l’Esplanade des religions et des cultures, celui de la communauté juive, de la mosquée, de la pagode Lao, de la communauté hindoue, de l’Eglise protestante unie ainsi que de la pagode de Fo Guang Shan se sont joints à nous par vidéo interposée pour intensifier cette supplication. C’est une prière universelle où tout le monde prie pour tout le monde, non seulement pour les victimes du Covid-19, pour leurs familles, pour les soignants et ceux qui assurent la continuité de la vie, mais aussi pour chacun de nous, pour pouvoir changer notre mode de vie égoïste en une vie nouvelle avec plus de respect pour la nature, plus de bienveillance pour ceux qui nous entourent. C’est en pleine joie et confiance que tous pensent à la prochaine Saint Georges avec une grande multitude des gens qui croient à la force de fraternité.
Cette célébration est toujours en ligne sur notre site notredameduval.fr
Il y a un an déjà …
L’an dernier, du 1er au 4 mai, 130 personnes de notre Pôle missionnaire Bussy-Lagny étaient en pèlerinage
à Lourdes à la Cité St Pierre du Secours Catholique.
Ce fut une expérience forte pour notre paroisse, avec le Père Bruno qui devait nous quitter quelques mois plus tard.
Nous y avons découvert Bernadette, pauvre parmi les pauvres, Mgr Rodhain le fondateur du Secours Catholique
pour qui « charité n’a pas d’heure » et Marie, notre mère à tous.
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Un temps pour prier
Marie, Mère des Pauvres
Mère des pauvres, Mère des pèlerins
nous te prions pour notre monde,
Terre que tu foules de tes pieds nus
en serrant bien fort un enfant dans tes bras
Un monde nouveau se réveille, et sur les sommets s’illumine
la clarté d’un matin renouvelé, Jour du Salut qui s’approche
Sur les peuples qui marchaient dans les ténèbres
le Soleil de Justice s’est levé.
Soleil d’un enfant fragile qui nous rend forts
Soleil d’un enfant pauvre qui nous rend riches
Soleil d’un enfant captif qui nous rend libres
Ce Soleil, un jour, Marie nous l’offrit à Bethléem.
Mère des pauvres, la misère nous assaille
car il manque encore le pain dans nos maisons,
le pain de la Vérité manque à tant de pensées
le pain de l’Amour manque à tant d’humains.
Mère des pauvres et des pèlerins
nous te prions pour notre monde,
Terre que tu foules de tes pieds nus
en serrant bien fort un Soleil dans tes bras.
Dom Pedro Casaldaliga
Monseigneur Casaldaliga (1928-...), évêque émérite de Sao Felix do Araguaia,
Etat du Mato Grosso, Brésil, a écrit cette prière à « Marie, Mère des pauvres »,
qui est devenue un cantique populaire dans les célébrations familiales
ou liturgiques dans toute l’Amérique Latine
(traduction libre de Michel Besse).
En ce mois de mai, mois de Marie,
recueillons-nous avec
la Mère du Christ