BONJOUR PÉRE VATAR, QUI
ÊTES-VOUS ?
J'ai 49 ans, je suis dans le diocèse depuis 12 ans et
curé à Chelles depuis près d'un an et demi. Je
suis depuis la rentrée le curé du Pôle Missionnaire de Chelles.
Je suis historien de formation et j'ai été amené
à m'intéresser à l'œcuménisme il y a
quelques années dans la cadre d'une conférence. Je
m'étais penché sur ce qu'on appelle «le Groupe de
Meaux», au 16ème siècle, mené par le
Père Guillaume Brissonnet.
Aujourd'hui, je suis le Délégué Diocésain
à l'œcuménisme.
Ma mission comporte plusieurs facettes dont en particulier :
- Favoriser le dialogue entre les communautés
chrétiennes, par exemple en organisant des réunions
pasteurs/prêtres tous les 2 mois en Seine et Marne.
- Aider les prêtres des paroisses sur les questions de
l'œcuménisme, par exemple dans les cas de mariages mixtes
ou de baptêmes.
- Encourager des initiatives comme la semaine de l'unité des
chrétiens (qui aura lieu en janvier).
QUI COMPOSE LA FAMILLE DES CHRETIENS ?
L'œcuménisme se pratique avec quatre familles
chrétiennes dont nous reconnaissons mutuellement le
baptême au nom du Père, du Fils et de l'Esprit. Ces 4
familles sont :
* les catholiques,
* les protestants : les luthériens, les
réformés, les baptistes, les évangélistes,
les pentecôtistes, les adventistes, les mennonites, les
méthodistes... , ·
* les orthodoxes de Constantinople, de Moscou, de divers pays
d'Europe et certaines Eglises orientales : Arméniens,
syriaques, chaldéens, coptes,
* les anglicans.
D’OU VIENT L'ŒCUMÉNISME ?
L'œcuménisme est né en milieu protestant à la fin
du XIXème siècle lorsque les missionnaires anglicans
ont découvert que les disputes sur le terrain entre
églises retiraient toute crédibilité à
l'annonce de l'Evangile.
L'œcuménisme n'a d'abord
concerné que les protestants entre eux. Après le
congrès "fondateur" d'Edimbourg, en 1910 ils ont
progressivement créé avec les orthodoxes un
rassemblement permanent des Eglises qui est vraiment né
après la seconde guerre mondiale. C'est le conseil
œcuménique des Eglises.
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L'Eglise catholique quant à
elle n'est rentrée que tardivement dans le mouvement à
l'occasion du concile Vatican II qui a officiellement reconnu
l'entrée de l'Eglise catholique dans le dialogue
œcuménique.
QUE DIT NOTRE PAPE BENOÎT XVI SUR CES QUESTIONS ?
Benoît XVI a redit toute l'importance de l'œcuménisme.
Lors de sa visite à Paris en Septembre dernier il a
d'ailleurs reçu les représentants des autres religions
chrétiennes.
L'ŒCUMÉNISME EST-IL
SOLUBLE DANS L'INTER-RELIGIEUX ?
Sûrement pas ! Dans le dialogue entre chrétiens, ce qui
compte, c'est ce qui nous rapproche, bien supérieur à
ce qui nous sépare. Citons en particulier la vision commune
de l'incarnation du Christ. Dans l'inter-religieux, c'est à
dire le dialogue avec toutes les religions, on pourrait dire
qu'on cherche à s'appuyer sur ce qui nous rassemble, mais
qui est plus petit que ce qui nous divise. Les deux sont
nécessaires.
Entre chrétiens, on peut dire que nous ne sommes qu'un. Nous
avons le même Credo. J'aime dire que le catholique
n'épuise pas seul la foi chrétienne.
ET SUR NOTRE SECTEUR, QU'EST-CE QUE CELA PEUT NOUS INSPIRER
?
Bussy St-Georges et Marne la Vallée sont une terre
brassée. Dans notre territoire, on se doit d'être
ouvert et reconnaître l'autre comme un frère.
Concrètement, nous pourrions entamer des actions communes. A
Chelles par exemple, nous avons monté un « Collectif
chrétien d'action fraternelle ». C'est un succès
très enrichissant, ouvert et très utile.
UN MOT DE CONCLUSION ?
Accepter le défi de l'ouverture et de l'œcuménisme
nous oblige à nous repencher sur nos fondamentaux de
catholique. Mais il ne faut pas avoir peur, au contraire. Osons
le réflexe de l'ouverture vers nos frères.
Pour en savoir plus :
www.cef.fr/catho/vieglise/oecumenisme/
Propos recueillis par
Guillaume FERY |
