Depuis plusieurs mois la crise s'est durablement installée dans notre pays. Elle est particulièrement sensible dans notre département provoquant, en particulier sur le marché de l'emploi, une situation de plus en plus préoccupante qui nous oblige à changer notre regard et nos projets d'avenir. Nous le constatons à la délégation du Secours Catholique, le nombre de personnes en difficulté augmente, les demandes d'aides financières ou alimentaires suivent une courbe croissante. La nouvelle encyclique Caritas in veritate publiée en juillet nous donne une nouvelle perspective. Le Saint Père nous demande de penser notre action dans une vision de progrès et de développement durable au service de la personne humaine. Ainsi pour sortir de la crise et des situations de pauvreté qu'elle crée, il nous faut accepter de repenser individuellement et collectivement notre mode de vie et plus profondément, nos modes de production et de consommation.
Sur le diocèse, la situation de l'emploi ne cesse en effet de se dégrader. Les jeunes de moins de 25 ans qui ne peuvent pas toucher le RSA, les personnes âgées isolées avec de petites pensions, les familles monoparentales sont les plus touchées.
Devant un tel constat, le Secours Catholique de Seine et Marne, grâce à des moyens nouveaux en bénévoles et surtout en moyens financiers, veut proposer un accompagnement durable et de qualité. C'est aussi le sens de la collecte nationale qui a démarré le week-end dernier dans toutes les paroisses du diocèse, et qui va se prolonger jusqu'aux fêtes de Noël par l'opération 10 millions d'étoiles. Les demandes d'aide que nous recevons ne pourront être honorées que dans la mesure où nous aurons les moyens humains et financiers pour y répondre. Le Secours Catholique a la volonté de s'inscrire également dans la dynamique des nouveaux pôles missionnaires en cours de mise en place pour y faire entendre la voix des plus démunis.
Les gestes de solidarité, cette main tendue à notre frère qui est dans le besoin sont autant de signes d'amour envers notre prochain.
Sur les secteurs de Notre Dame du Val et du Val d'Europe, l'aide aux familles les plus démunies se traduit par :
- un accueil ouvert à tous, service de base, pour répondre aux premiers besoins, et régler des situations d'urgence, par des aides diverses :
Colis alimentaires : 653 distribués en 2009 (à partir de produits collectés à l'entrée des grandes surfaces, à la paroisse pendant les périodes de Carême et de l'Avent ; par des opérations menées par la Catéchèse, permettant également d'enrichir les colis avec des produits, sortant un peu de l'ordinaire, principalement pour les fêtes),
Aides vestimentaires : les vêtements donnés sont triés, une partie permet de répondre à des premières demandes, le reste est porté à la Croix Rouge où les personnes " en besoin " du secteur peuvent aller s'approvisionner
Aides administratives : en fait, une activité " d'écrivain public " liée au contexte local : réponses à des courriers administratifs très divers, constitution des dossiers d'AME - aide médicale d'état - de CMU complémentaire, de surendettement, de demande de papiers (titres de séjour, naturalisation…) etc.…
Orientation des personnes vers les service les plus compétents, s'il y a lieu : pour ce faire, l'antenne œuvre étroitement avec les Maisons Départementales de la Solidarité (de Noisiel et de Lagny), avec les CCAS - Centre Communal d'Action Sociale (et plus particulièrement celui de Bussy), les Restos du Cœur, la Croix Rouge et d'autres organismes spécialisés sur certains créneaux (ADIL, Société 4 AS..)
- et surtout, le plus important, de l'écoute (835 situations d'accueil écoute en 2009) permettant, par un accompagnement quelquefois de longue durée à ces personnes, de restaurer des liens sociaux, de retrouver une dignité, en élaborant et en mettant en place, avec elles, des projets individuels (recherche d'emploi, de logement, de formation...).
Répondre à l'urgence, c'est une mission prioritaire. Quels sont les autres services développés sur le secteur ?
L'antenne a développé des services répondant à une " forte " demande locale (services que ces personnes ne pourraient s'offrir financièrement) à savoir :
- " L'alphabétisation : pour apprendre à parler, lire et écrire ; où s'inscrivent chaque année une bonne centaine de personnes.
- " L'accompagnement scolaire : avec une cinquantaine d'enfants du primaire au collège.
- " Des vacances d'été sont aussi proposées, dans des familles d'accueil à ceux qui ne peuvent en assumer la charge (cette année, une dizaine d'enfants ont ainsi pu partir).
Comment sont financés ces services ?
Pour assurer financièrement ces services, l'antenne, outre l'aide reçue de la délégation, se doit d'organiser des opérations diverses : appel aux donateurs, opération 10 millions d'étoiles où des bougies sont proposées aux passants, brocantes …
Edmond, parlez-nous de votre équipe.
Au total, ce sont plus de 40 bénévoles, en fait, principale ressource et richesse de notre antenne qui œuvrent plusieurs fois par semaine, avec beaucoup de dévouement au service des plus démunis. Ils participent aussi à la vie paroissiale car c'est notre équipe qui prépare la veillée et la messe de minuit pour Noël.
Propos recueillis par Marie-José Fournier
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