" Prendre le chemin de la sainteté, c'est croire que l'amour vaut qu'on lui donne tout ! ""Je ne suis pas Mère Térésa " cette expression est passée dans le langage populaire, pour excuser les limites du commun des mortels, concernant la solidarité avec les autres.L'itinéraire de la sainte de Calcutta nous montre que la sainteté n'est pas pour des âmes parfaites, comme nous elle a vécu le doute et l'absence de Dieu à certains moments de son existence. C'est le signe d'une authentique relation au Christ et aux pauvres. La foi n'est pas une idéologie qui nous blinderait face à la souffrance et au non sens. Elle est cette confiance donnée à celui qui nous a aimés le premier, confiance qui passe par le doute et le questionnement : " Que fait Dieu quand les hommes ne sont plus humains ? Où est Dieu quand la mort vient faucher celui que l'on aimait ? " Comme dans les psaumes de la bible, la prière devient un cri qu'il ne faut pas faire taire. Elle peut aussi s'exprimer par un grand silence, long chemin qui conduit à la paix et à refaire le choix d'un Dieu qui nous appelle à vivre! Le doute est une souffrance : dire qu'il purifie la foi est une facilité. Il nous fait mesurer le grand abîme qui se creuse parfois entre ce que l'on proclame du Christ et notre humanité bien médiocre. Certains jours, il nous fait souffrir jusqu'à cheminer dans la nuit la plus obscure. II ne devient positif que dans son dépassement. Croire en Dieu fait appel à la volonté. C'est une décision à prendre dans sa vie et c'est pour cela que le chemin de la foi n'est pas très confortable. Mais la fidélité au Christ et à son Évangile rend nos vies fécondes. Elle nous tourne vers les autres et nous invite à livrer notre vie, par amour pour celui qui a livré la sienne. C'est là, le chemin de la sainteté, le chemin d'un bonheur, celui des Béatitudes de L'Evangile. Prendre le chemin de la sainteté, c'est croire que l'amour vaut qu'on lui donne tout! Père Pierrick Lemaître |
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AGENDA ET INFOS DU MOIS
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Qui êtes-vous ? Je m'appelle Béatrice, j'ai 16 ans et je suis Buxangeorgienne depuis ma naissance. D'ailleurs, je connais vraiment beaucoup de monde et je me sens bien chez moi ici. Je suis lycéenne et mes temps libres sont l'occasion de pratiquer mon sport favori, le tennis. Le baby-sitting est aussi une des activités que j'aime beaucoup. Je m'appelle Julie, j'ai 17 ans. Je suis lycéenne en terminale scientifique. J'habite Bussy depuis mon jeune âge. Je suis passionnée par la musique. Seule, en famille ou au sein d'ensembles divers, je joue de la harpe. J'aime aussi m'impliquer dans des actions de sensibilisations santé ou développement durable dans mon lycée. Votre actualité, c'est que le 25 novembre prochain, vous allez être confirmées. Pouvez-vous nous dire un mot de ce cheminement ? Béatrice : Cet événement vient clore un parcours de près d'un an et demi. Au rythme de réunions mensuelles et de week-end, notre groupe de 20 jeunes confirmands à cheminé. Personnellement, j'ai souhaité par la préparation à ce sacrement renouveler mon baptême, qui avait été plutôt sous l'impulsion de mes parents. Je veux recevoir l'Esprit Saint qui m'aidera à continuer mon cheminement de chrétienne. Julie : J'étais dans le même groupe que Béatrice avec une vingtaine de jeunes du secteur paroissial. Pour ma part, j'ai également souhaité " confirmer " mon baptême et d'une certaine manière revenir dans la communauté. A ce titre, la première réunion du groupe confirmation a été pour moi une sorte de " retour ". J'envisage ce sacrement choisi comme une étape vers l'âge adulte, comme " un envol ", où on s'assume et on s'autonomise, y compris donc dans sa démarche de chrétien. Quels souvenirs gardez-vous de cette préparation qui s'achève ? Béatrice : " que du bonheur ! ". J'ai particulièrement aimé la vie de ce groupe. Nos activités, nos chants, nos jeux. Je garde aussi le souvenir de temps forts comme quand nous avons vécu le sacrement de réconciliation. Julie : Le cheminement du groupe a été d'une grande richesse humaine. J'ai en mémoire une veillée entre jeunes dans nos chambres lors d'un WE de préparation. Au fil des rencontres, le groupe a trouvé son rythme et sa cohésion: Nous formons désormais une équipe soudée avec de forts sentiments. |
Et après ? Nous sommes toutes les deux désireuses de poursuivre les activités au sein de la communauté du secteur. Par exemple, nous fréquentons l'aumônerie du second cycle. Nous avons aussi comme objectif de nous rendre au FRAT de Lourdes à Pâques 2008. En tant que jeunes chrétiennes, ya-t-il une chose qui vous frappe dans notre monde ? Béatrice : Je suis très sensible à la violence et à la guerre. Les images du Moyen Orient ou des moines de Birmanie me frappent. Je ne peux les accepter. Le racisme dans nos lycées dont chacun peut être victime est aussi intolérable dans notre société. Julie : Certaines choses comme la guerre, la famine ou le sous-développement me font peur. Je ne veux pas les nier et je pense qu'en tant que chrétienne, je dois tenter de comprendre et d'agir à mon niveau. C'est aussi ce que je tente de faire avec mon club humanitaire au lycée. Aujourd'hui l'éditorial de Notre Dame Du Val Info traite de la sainteté. Cela évoque quoi pour des jeunes ? Béatrice : Je pense à des figures historiques, mais aussi à des personnes plus proches de nous, sans qu'elles soient (encore) canonisées. Sœur Emmanuelle, jeune et énergique, est stupéfiante au service des autres. Quant à Jean-Paul ll, son pardon à son bourreau ou son action pour le dialogue inter-religieux sont de formidables messages de paix. Julie : des statues de pierres évoquent les saints mais je retiens aussi des figures vivantes comme l'Abbé Pierre car il a su, selon moi, concilier sa foi, son sens du service et ses convictions d'homme face aux autres hommes, ancré dans les réalités économiques et politiques de son époque. Un mot de conclusion ? Béatrice : Nous sommes tous frères et sœurs, alors acceptons-nous et respectons-nous les uns les autres. Julie : J'aimerais que les gens pensent à sourire le matin dans le métro, prendre la vie du bon côté. On a tous nos petits soucis, mais il faut savoir passer dessus. Venez accompagner les confirmands le dimanche 25 novembre 2007 à Notre Dame du Val ! |
Propos recueillis par Guillaume FERY |
La nuit de la foi |
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Beaucoup de gens ont été
étonnés par la révélation récente que
Mère Teresa avait connu durant 50 ans une nuit de la foi :
elle ne sentait plus la présence de Dieu. Et pourtant elle a
continué à donner sa vie pour les plus pauvres de
Calcutta. C'est un témoignage fort pour ceux d'entre nous
qui passent par l'épreuve du doute, et même pour des
gens athées en recherche, qui se sentent tout à coup
rejoints dans leur quête spirituelle. II est bon de nous rappeler aussi que 100 ans auparavant, celle dont Mère Teresa avait pris le nom, Thérèse de Lisieux, avait vécu la même expérience durant les 18 derniers mois de sa vie. Au moment de Pâques 1896, Thérèse découvre qu'elle est atteinte de tuberculose. Sur le moment, elle est heureuse de mourir bientôt, pour vivre l'accomplissement de son amour pour le Christ. Mais voilà qu'elle est " envahie des plus épaisses ténèbres ". Elle écrit à sa mère supérieure : " Il me semble que les ténèbres me disent en se moquant de moi : Tu rêves la lumière, tu crois sortir un jour des brouillards qui t'environnent, avance, avance, réjouis-toi de la mort qui te donnera non ce que tu espères, mais une nuit plus profonde encore, la nuit du néant. " Thérèse vit l'épreuve de beaucoup de malades à qui on annonce qu'ils n'ont plus que quelques semaines à vivre. Mais ce qui est vraiment étonnant, c'est qu'elle vit cela comme une révélation du Christ et une solidarité avec les athées de son temps. Avant même de parler de son épreuve, elle écrit : " Jésus m'a fait sentir qu'il y a véritablement des âmes qui n'ont pas la foi. " Au lieu de se lamenter sur son sort, elle s'ouvre à ces athées, qu'elle comprend maintenant de l'intérieur. Elle ressent ce que c'est que de ne plus avoir l'espérance du ciel après la mort. Elle ne cherche pas à s'évader de cette épreuve, mais elle veut " rester à la table des pécheurs ", qui sont devenus " ses frères ", comme Jésus qui mangeait à la table des pécheurs. Elle ne veut pas se lever de cette table tant que " tous ceux qui ne sont point éclairés du lumineux flambeau de la foi le voient luire enfin ". Elle prie " en son nom, au nom de ses frères ". Elle ressent pour eux plus qu'une solidarité, une vraie fraternité. |
C'est à cette source mystique
qu'ont puisé les membres de la Mission de France, qui a
été dès le départ placée sous le
patronage de Thérèse de Lisieux. Pour Thérèse, il n'y a plus d'un côté les croyants et de l'autre les incroyants, d'un côté les pécheurs, les âmes à sauver, et de l'autre les " âmes justes " qui prient pour la conversion des pécheurs. Pour elle, athées, incrédules et croyants, nous nous découvrons frères, nous sommes tous à la même table, nous sommes tous des âmes à sauver. Du sein de l'épreuve, nous avons tous à découvrir le lumineux flambeau de la foi dans l'amour fraternel. Et Thérèse nous dit que le flambeau de la foi qui ne doit pas rester sous le boisseau " représente la charité qui doit éclairer non seulement ceux qui me sont les plus chers, mais tous ceux qui sont dans la maison, sans excepter personne. " Pour Thérèse, il ne s'agit donc pas de proclamer la foi, mais de vivre l'amour fraternel dans les actes les plus humbles de la vie quotidienne. Elle en donnera de multiples exemples dans les mois précédant sa mort. Comme Mère Teresa qui continuera jusqu'au bout à exprimer aux plus pauvres l'amour du Dieu qu'elle ne sentait plus. Thérèse dira : " Jésus sait bien que tout en n'ayant pas la jouissance de la foi, je tâche au moins d'en faire les œuvres. Je crois avoir fait plus d'actes de foi depuis un an que durant toute ma vie. " Ses actes de foi sont des actes d'amour gratuit, vécus au quotidien, qui disent en actes ce qu'elle " veut croire ". On sent l'amour universel auquel aspire Thérèse et qu'elle veut traduire jusqu'à son dernier souffle par l'amour de chaque personne en chair et en os avec qui elle vit. Certains d'entre nous ont peut être encore une image de Thérèse de Lisieux comme d'une " sainte à l'eau de rose ". En fait, Thérèse est le contraire. Comme Mère Teresa, elle peut nous aider à vivre une foi active et missionnaire.
Dominique Fontaine vicaire général de la Mission de France Novembre 2007 |
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Un temps pour prierSaints du quotidienSeigneur Jésus, quand on parlait des saints, autrefois, on admirait et on avait peur. Tant de pénitences, et de souffrances, tant de faits extraordinaires. Quels géants ! |
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Et puis, un jour, avec la "petite
voie" de Thérèse on s'est dit : "Moi aussi, je peux devenir un saint" Mais on cherchait quand même des choses en marge de la vie. Maintenant on voit mieux que le chantier de la sainteté, c'est la vie quotidienne. Avec mon travail, ma famille, ma santé, mes problèmes, dans ma vie très modeste, je dois devenir celui qui trouve toujours le moyen d'aimer. Aide-moi à mieux accepter ma vie, à mieux la regarder, à la fouiller pour voir comment, là-dedans, il y a de l'Évangile à vivre. Je te prie aujourd'hui pour que naissent partout des saints de la vie quotidienne. |