Un temps pour prier
Marie donne envie de Dieu
Marie est le commencement d'un peuple qui reçoit son sauveur.
A son tour, après Abraham, Moïse et Elie, elle se met en marche à l'appel de Dieu et suit le Christ. Dieu désinstalle ceux qu'il appelle. Le riche est celui qui s'assied devant ses greniers pleins (Lc 12,19), Marie n'a rien gardé pour elle : elle donne jusqu'à son fils ...
Marie appelle à la joie, à l'allégresse, au bondissement. Elle sait la misère et la lâcheté des hommes. Elle les connaît d'autant mieux qu'elle fut sanctifiée par la croix. Ce jour-là, elle fut reconduite à son unité, à sa simplicité.
Elle découvre que tout mal, y compris le péché, n'a pas le dernier mot sur l'homme...
Marie fut brisée : elle aussi fut transpercée d'un glaive (Lc 2,35). La toute-pure connaît le mal parce qu'elle en fut moulue. Sachant que cette blessure débouche sur Dieu, elle connaît mieux le mal qu'elle n'a jamais fait qu'un pécheur ne connaît le mal qu'il a fait. Voilà pourquoi elle peut appeler à la joie : elle a fait l'expérience de la croix et sait que l'on peut se tenir debout.
Cette petite fille d'Israël chante la joie de Dieu, la joie de ceux qui ont laissé à Dieu la place. Elle a bu le vin de Cana et le vin de la croix et l'amour de Dieu l'a enivrée. Elle n'a rien d'autre à dire, mais quelle liberté, quelle lumière ! A ceux qui cherchent la même joie à partager avec les autres hommes, Marie donne envie de Dieu.
Albert Rouet
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