Fête de tous les Peuples,
organisée par le Service Diocésain de la
Pastorale des Migrants, Dimanche 10 octobre à Meaux
Nous étions une quinzaine de personnes de Notre Dame du
Val présentes dès 10 heures, pour les groupes de
partage, autour des thèmes :
- Les jeunes (18/25 ans) dans un monde de brassage :
question de foi ? Question d'avenir ?
- Les personnes sans papiers et la position de l'Eglise ;
- Eglise diocésaine, Eglise de Meaux, comment
accueilles-tu l'étranger ?
- Dialogue inter-génération et transmission de la
foi.
Puis, nous nous sommes tous réunis pour une table ronde.
Combien étions-nous venus de toute la Seine-et-Marne ?
Deux cents ? Trois cents ? Nemours, Pontault-Combault, Chelles
avaient affrété des cars. En tout cas les
questions, les interventions fusaient. Jean Haffner était
"témoin" pour le Secours Catholique. Oliveira Da Sousa, du
Comité Catholique contre la Faim et pour le
Développement gérait les temps de parole,
relançait le débat. Le lieu et le temps imparti
n'étaient pas à répondre aux questions. Mais
notre Eglise Catholique, cette Eglise Universelle dont chaque
baptisé, quelle que soit sa "communauté culturelle
d'origine", et appelée à apporter sa participation
pour sa réalisation, était interpellée. A
quelles conversions sommes-nous appelés, à l'image
de Pierre, Corneille et l'Eglise "existante localement à
un moment donné" (Chapitres 10 et 11 des Actes des
Apôtres) : Pour transformer son regard, pour dire " je veux
faire Eglise avec vous ", pour accueillir la richesse de la foi
d'autres communautés culturelles, pour sans cesse
bâtir l'Eglise du NOTRE Père ?
Le questionnement n'a pas seulement porté sur le
vivre-ensemble à l'intérieur de notre Eglise, mais
également sur des faits locaux qui l'interpellent. A
été évoquée la situation
d'exploitation de nombreuses personnes, notamment des femmes
africaines, qui effectuent des travaux de ménage dans les
nombreux hôtels de Marne-la-Vallée et les alentours
d'Eurodisney. Elles sont embauchées pour des durées
de travail courtes (1 mois), par des prestataires
"spécialisés" intervenant dans les hôtels.
Les contrats sont alambiqués et quasiment
incompréhensibles, elles effectuent des heures
supplémentaires sous la double pression de menace de
renvoi et de promesse d'embauche. A la fin du mois, elles
reçoivent une fiche de paie où aucune mention des
heures supplémentaires n'est faite, mais pire encore la
moitié des jours effectués est indiquée en "
absence non autorisée ", ce qui justifie le licenciement
et le non-paiement de la majeure partie du salaire par
l'employeur véreux. D'autres situations d'exploitation ont
été évoquées, notamment dans la
restauration et le bâtiment.
Concernant la question des "Sans-Papiers", Jean Haffner a
rappelé la tradition et le devoir d'accueil de notre
Eglise Catholique, lorsque des personnes sont venues trouver
asile en France pour des raisons politiques ou
économiques. Le chrétien a la responsabilité
de veiller à ce que la dignité de chaque être
humain soit respectée, il doit pouvoir répondre
à cette question " Qu'as-tu fait de ton frère ?
"
Nous avons ensuite partagé un repas " aux mille saveurs ".
Les discussions étaient riches, étant donné
les chemins de vie et les engagements très divers des
personnes attablées. Nous nous sommes rendus en procession
festive et aux sons de musique Portugaise, jusqu'à la
Cathédrale. Le parvis a été le lieu de
chants et de danses d'Afrique et des Antilles, du Sri Lanka, de
Pologne, du Vietnam…A l'intérieur, on pouvait
visiter les stands de communautés et d'associations. Mgr
Albert-Marie de Monléon, notre évêque, a
présidé une célébration où se
sont succédés des rythmes et des langues du monde
entier, une célébration à l'image de cette
journée, nous invitant à aller faire Eglise dans la
Galilée* de nos paroisses, de notre ville, de notre pays
!
* Le Christ nous précède en Galilée, terre
de la Rencontre entre les Peuples, Nouvelle Terre Promise ?
Jean-philippe Clément
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